Tout ce que j'écoute 30/8/2023
Je pars un beef avec un dude qui s'est pensé bon dans une entrevue en 1975 dans cette édition qui, contre toutes attentes, est entièrement composée d'albums solos de dudes entre 1972 et 1975
Peter Tessier — By Turning A Knob
Des copies originales de By Turning A Knob se vendent généralement entre 500 et 1000 piastres ; ceci est plutôt élevé pour un disque canadien paru sur une majeure. Comme c’est souvent le cas avec les disques qui coûtent une fortune, les raisons de cette facture plutôt salée sont multiples. Ça a sans doute à voir avec la musique sur le disque, mais pas que ça. Peter Tessier était (est ?1) un ingénieur de studio plutôt chevronné, fondateur du studio Saint-Charles à Longueuil. Tessier était derrière la console lors de l’enregistrement d’albums-phares comme Saint-Chrone-de-Néant d’Offenbach, Neiges d’André Gagnon et… euh, plusieurs disques de René Simard ainsi que Daniel Hétu Joue Les Grands Succès de Roger Whittaker. (Un gig, st’un gig.) Il était aussi de la partie lors de l’enregistrement de pépites psychédéliques de l’histoire de la musique québécoise comme Life, Freedom North et Melchior Alias — des influences qui se retrouvent plus explicitement sur son seul et unique album.
C’est sans doute grâce à son privilège de fondateur de studio de renom que Tessier a pu enregistrer cet album sorti dans la plus grande indifférence en 1973. Je n’ai pas pu trouver une seule mention de sa sortie dans les pages d’arts et spectacles de l’époque, ce qui suggère que le disque a été tiré à très peu d’exemplaires et sorti sur Columbia en genre de faveur pour Tessier — qui n’avait pourtant rien enregistré pour ce label de sa carrière d’ingénieur, apparemment. By Turning A Knob s’apparente donc pratiquement à un pressage privé2 — mais tous les pressages sont privés si personne ne les écoute.
Je n’avais jamais même rêvé un jour posséder une copie de ça ; rééditer des disques de folk-psych obscurs québécois ne semble pas intéresser les labels de rééditions plus que ça, surtout que le endgame de ces rééditions-là, de nos jours, semble être de pouvoir placer une sélection de votre cru dans un Stranger Things ou autre succès interplanétaire. Enter Return to Analog, le label de rééditions rattaché au magasin Aux 33 Tours. Bien que les choix éditoriaux de Return to Analog me laissent parfois perplexe — sortir La Marche des Hommes de Morse Code avant de sortir Morse Code Transmission II, vraiment ? — je ne peux pas nier qu’ils font des choses que personne d’autre ne ferait… comme sortir By Turning A Knob.
Il n’y pas d’information qui existe sur les musiciens qui apparaissent sur By Turning A Knob, ce qui suggère soit que Tessier a tout fait lui-même ou qu’il a interpellé certains de ses amis musiciens et opté de ne pas les créditer pour ne pas avoir à payer des gens pour un disque qui n’allait probablement pas enflammer le palmarès. Contrairement à beaucoup de disques d’auteur-compositeur-interprète de cette époque qu’on pourrait qualifier de folk psychédélique, By Turning A Knob ne sonne pas particulièrement comme l’œuvre d’une personne qui a pris trop d’acide et qui s’est conséquemment mis tout le monde à dos. Il y a une certaine dose d’expérimentation formelle qui n’est pas sans rappeler Todd Rundgren en plus contenu ; Tessier se garde une petite gêne de passer par tous les sous-genres de musique imaginable, mais il y a quand même un certain niveau de pastiche présent.
L’influence principale de Tessier au niveau de son débit vocal semble malheureusement être Jim Morrison. Je ne suis pas particulièrement amateur du Lizard King et de ses imitateurs (un jour on parlera peut-être de la vive réaction que suscite The Cult en moi), mais je dois dire que le fait que Tessier est vaguement morrisonné ici, mais que la musique est plutôt différente de ce qu’on a l’habitude d’entendre derrière de telles vocalises est assez rafraîchissant. Il y a aussi quelque chose de Lee Hazlewood dans le mélange d’un chanteur laconique à la voix grave avec une production extravagante de ce type. La chanson A Rain in the Brain sonne à peu près à mi-chemin entre les Doors et les explorations les plus battées de Robert Charlebois et Louise Forestier sur leur album de 1968.
Ce n’est pas entièrement sur ce moule, quand même ; la chanson Hey Mister Engineer, dans lequel Tessier se roaste de manière assez directe, est plus dans le r’n’r direct ; la suivante, la déjantée A Little More Rain, s’inscrit plutôt dans un registre Syd Barrett/Skip Spence d’acid casualty qui hurle. Il y a une certaine notion de Tim Buckley aussi là-dedans ; moins champ gauche que ses albums les plus toastés mais pas tout à fait aussi smooth que sa période « porn funk »… quelque part entre les deux. La deuxième moitié du disque est généralement plus smooth et pastorale, vaguement un peu comme ce que les Kinks faisaient à la même époque. Bref, tout cela est assez pêle-mêle.
C’est facile d’assumer que tout disque d’auteur-compositeur-interprète un brin fucké des années 70 est l’œuvre d’un iconoclaste brûlé, trop excentrique pour la ligue, mais je ne suis pas exactement certain que cette description s’applique à Peter Tessier. Normalement, ça rentre dans les cases de folk rock et de rock psychédélique, mais il y a quand même plus d’exploration là-dedans que d’expression torturée d’une âme en détresse. Le fait que le projet n’a jamais vraiment eu de potentiel commercial à proprement parler, mais que Tessier détenait les ressources nécessaires pour faire ce qu’il veut en fait quand même une anomalie dans le paysage canadien des années 70. De là à payer ça 1000 $ ? Pas nécessairement. Mais 26,99 — absolument.
Si vous aimez : The LHI Years: Singles, Nudes & Backsides (1968-71) de Lee Hazlewood, Oar de Skip Spence, Something / Anything et A Wizard, A True Star de Todd Rundgren, Stairsailor de Tim Buckley, No Other de Gene Clark, L’Enfant assassin des Mouches de Jean-Claude Vannier, If The Jasmine Don’t Get You, The Bay Breeze Will de Vince Martin, A Gift From Euphoria d’Euphoria, Charlebois/Forestier de Robert Charlebois et Louise Forestier, les trois disques de Jeffrey Lieberman, The Doors, Muswell Hillbillies des Kinks
Où t’as pris ça ?
Directement de la source, Aux 33 Tours themselves.
C’est-tu sur Spotify ?
Pas en ce moment, mais l’album au complet est sur YouTube.
Vas-tu l’garder ?
À moins de tomber sur un original, c’est pas mal la seule option.
Lewis Furey — Lewis Furey
À mon podcast les Voyeurs de vues, nous parlons d’un film québécois chaque semaine et dans l’épisode qui est sorti le 26, le film en question est L’ange et la femme de Gilles Carle, mettant en vedette Carole Laure et Lewis Furey. Les disques de Lewis Furey sont hypercommuns à Montréal, mais je dois avouer que je ne connais à peu près rien de l’homme en question outre que j’ai entendu certaines de ses tounes dans le film très montréalobrun Jacob Two-Two Meets The Hooded Fang. En préparation pour l’épisode, j’ai donc décidé d’écouter son album éponyme paru en 1975.
Premier constat : Ah ben oui, Lou Reed, hein ?
Deuxième constat : Ah ben oui, David Bowie, hein ?
Lewis Furey ressemble énormément à la période Transformer de la carrière de Lou Reed, les guitares électriques en moins. C’est du glam-cabaret un brin précieux ; Furey ne chante pour ainsi dire pas, préférant plutôt un style énonciateur Kurt Weill-esque. Dans ses moments les plus animés, il joue plus ou moins juste le MC dans Cabaret. Le piano vamp, les drums résonnent, Furey murmure… l’aspect Bowie est plus présent dans le « personnage vocal » de Furey, qui est moins tough et sassy et plus showman efféminé que le personnage de Reed à l’époque, et dans certains des arrangements grandiloquents comme Louise, qui est poivré assez généreusement de back vocals à la Spiders from Mars.
Furey, est à la base, un jeune prodige de la musique classique ; c’est donc pas très surprenant que le rock y soit très peu présent et que le théâtre musical y soit très présent… mais il y a quand même un espèce de traditionalisme latent à la patente qui me gosse à la longue. On imagine instantanément Furey rentrer dans un party et s’installer au piano, épatant la galerie avec quelques morceaux choisis… puis restant là, continuant à enligner les compositions originales, pendant que les convives quittent la pièce petit à petit.
Ce n’est pas mauvais, à la base, mais je trouve ça quand même assez difficile de ne pas juste entendre Lou Reed et Bowie émaner des pores de Lewis Furey. Il faut dire que je suis généralement assez fan de ce type de cabaretages — en petites doses. J’ai eu une grosse période Dresden Dolls au milieu des années 2000 — j’ai même acheté, dans un élan de folie, un album solo d’Amanda Palmer — et force est d’admettre que la plus grosse différence entre Tom Waits et Lewis Furey, c’est quelle sorte de rôle de robineux ils jouent sur leurs tounes respectives.
Si vous aimez : Transformer de Lou Reed, Yes, Virginia des Dresden Dolls, Aladdin Sane de David Bowie, Songs for the New Depression de Bette Midler, Jacques Brel, Marlene Dietrich, la compil Lost in the Stars: The Music of Kurt Weill qui mets d’ailleurs les mots de Kurt Weill dans la bouche de Lou Reed et de Tom Waits (tout est dans tout), Et Gary Cooper S’Éloigna Dans Le Désert… d’Alain Kan
Où t’as pris ca ?
Sur Spotify mais aussi disponible dans tous les magasins de disques du Québec ainsi qu’au Marché aux puces Saint-Michel.
C’est-tu sur Spotify ?
Vas-tu l’acheter ?
Je l’ai écouté 4 - 5 fois cette semaine pour faire cette infolettre et je dois admettre que rendu à la 5e écoute, j’étais presque convaincu… mais en même temps, je l’ai déjà, Transformer.
Alain Kan —Et Gary Cooper S’Éloigna Dans Le Désert…
L’album de Lewis Furey m’a fait penser à l’un de mes also-ran de glam préférés, Alain Kan. (Il est vraiment beaucoup question de glam dans Tout ce que j’écoute ces jours-ci, mais je dois vous avertir que ça ne va pas durer pour toujours. Il n’y aura pas d’infolettre sur Gary Glitter, genre.) Alain Kan a commencé sa carrière musicale comme tout homme français né dans les années 40 — en faisant des EP de quatre tounes de chanson française quelconque. Ses premiers enregistrements sont plus Brel que yé-yé, ce qui met bien la table pour une série de simples pourris au début des années 70 qui tentent de vendre ce petit homme étrange comme un chanteur de pomme quétaine. C’est en 1975 que Kan fait paraître son premier album Et Gary Cooper S’Éloigna Dans Le Désert…3 et il n’y a absolument rien dans sa carrière précédente qui nous laisse anticiper ce qu’on va y trouver.
Clairement inspiré par Bowie, on retrouve Kan en mode « queen bitch », maquillé au rouleau et chantant maintenant avec un genre de falsetto semi-grotesque sur plusieurs chansons. La musique est Bowie-esque, mais moins pincée et précise ; il y a une dose de gravier et de funk dans les arrangements qui condamne Et Gary Cooper S’Éloigna Dans Le Désert… à l’obscurité dès la première chanson. Cette chanson, intitulée Blaky, est d’ailleurs une très bonne introduction au monde de vieilles ruelles pleines de pisse habité par Alain Kan. Ostensiblement un duo entre (peut-être) deux chats de gouttière dans une relation toxique, c’est un funk répétitif dans lequel Kan incarne les deux rôles. Il se répond donc constamment avec ce falsetto rauque pas trop convaincant ; éventuellement, le chat mâle Blaky meurt d’une crise de cœur. À noter que Blaky est peut-être aussi un proxénète et qu’il n’y a pas de chats du tout dans cette histoire sordide. Anyway.
La deuxième chanson, Une espèce de Lolita… toute verte, semble un hommage à Gainsbourg à l’époque de L’homme à tête de chou. Encore une fois, une ligne de basse funk se fait aller pendant que Kan scande une histoire de nuit endiablée en hurlant des affaires à propos de Tina Turner, de ventouses, de petite peau de lézard qui lui cache le pipi et de petites lolitas. Pas clair si Alain est admirateur de Gainsbourg à voir la job de bras qu’il lui fait ici, mais en même temps, la vulgarité et le langage « honnête » à propos des choses laides de la vie sont pas mal partout sur ce disque. Ouvertement homosexuel, Alain Kan avait d’ailleurs tenté de faire paraître une chanson d’amour gaie (Mon homme à moi, c’est toi) quelques années auparavant ; c’est seulement lors de la popularité fulgurante du glam que Kan peut adresser cet aspect de sa vie directement.
Les deux tounes suivantes sont dans la lignée de Bowie à son époque Ziggy Stardust, ce qui se culmine par l’ajout d’une version traduite de It Ain’t Easy, la chanson de Ron Davies que Bowie reprend sur The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars. Vous pensez vous sauver de l’émulation de Bowie ? Hé bien, virez le disque de bord et la première toune est Hollywood Suicide… totalement différent de Rock ‘ n Roll Suicide sur le même disque de Bowie ! (En fait, les chansons ne se ressemblent pas tant que ça, mais la référence est assez évidente.)
Il serait facile de penser que ça me gosse sur un esti de temps que Kan ne fait que singer Bowie là-dessus, mais honnêtement, il y a quelque chose de tellement tout croche et de fond de ruelle à Kan que c’est plutôt charmant. Les historiens du rock tracent souvent une ligne entre le glam et le punk qui ne m’a jamais semblé trop évidente quand, ayant découvert The Clash à 12 ans, je me suis lancé dans Bang a Gong (Get It On) de T. Rex. L’attitude est là, mais le son n’y est pas tellement. Après Hollywood Suicide, on a droit à Nadine, Jimmy et moi, un autre funk langoureux à propos de triolisme qui se termine avec Kan qui orgasme. La pire toune de l’album est sans doute Go Go Dancer, encore une fois explicitement gaie, mais cette fois un pastiche un peu plate des Stones (Midnight Rambler, genre) qui ne va nulle part. En fait, les trois dernières tounes de l’album amènent Kan dans des zones plus rock ‘n roll de base et manquent un peu du funk et de la saleté de la première face. Je crois que la dernière est un pastiche de JOHNNY HALLYDAY, par ailleurs. J’imagine qu’il fallait ben.
Alain Kan chante tout croche, il ne fait que singer les choses qu’il aime et il commet essentiellement un suicide commercial en mettant du sexe explicite dans chacune de ses chansons. Vous l’aurez deviné — ce n’est pas une rock star, c’est un punk. Comme de fait, en 1977, après la sortie de son deuxième album solo Au moins en France, on ne se drogue pas, Alain Kan est membre fondateur de Gazoline, un groupe phare du punk français qui compte aussi dans ses rangs Fred Chichin des Rita Mitsouko. Deux simples sont parus avant la dissolution du groupe et Alain Kan fit paraître deux autres albums. En 1990, il disparaît après avoir été vu pour une dernière fois dans une station de métro parisienne ; il est déclaré mort en 2000.
Si vous aimez : L’homme à tête de chou de Serge Gainsbourg, The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars de David Bowie, The Slider de T. Rex, l’album éponyme de Pierre Bachelet, Exile on Main Street des Rolling Stones, Too Much Too Soon des New York Dolls, Mott the Hoople
Où t’as pris ca ?
Il y a un bien étrange magasin de disques annexé à un dépanneur dans un boute assez louche de Laval ; il est là depuis une éternité, mais depuis quelques années, le sympathique propriétaire a à la fois découvert Discogs et entrepris de mettre ses nouveaux arrivages en ligne le dimanche soir, ce qui fait que les disques sont à la fois hors de prix et presque toujours en train de tomber entre les pattes de grippers buttlockés plus motivés que moi. Avant ça, il y avait quand même des trouvailles à y faire — comme Et Gary Cooper S’Éloigna Dans Le Désert…, par exemple.
C’est-tu sur Spotify ?
Vas-tu l’garder ?
Oui, quoique je dois dire que le falsetto n’est pas nécessairement un son full apprécié de la personne avec qui je partage un appartement pas super grand. Il va jouer avec parcimonie, mettons.
Michael Quatro - Michael Quatro in Collaboration with the Gods
J’ai lu une entrevue avec Michael Quatro parue le 26 juillet 1975 dans le Montreal Gazette ; entrevue menée pour, il semblerait, aucune raison particulière. Quatro faisait la première partie de qui sait au Massey Hall de Toronto et a convoqué une conférence de presse dans laquelle il se vante beaucoup d’affaires pas rapport, comme :
Être bon au hockey
Avoir des ébats sexuels plusieurs fois par jour
Posséder un piano custom d’une valeur de 300 000 dollars
Penser en toute sincérité que 100 ans après la parution de cet album, les gens allaient encore écouter sa musique
Trouver que le jazz est très facile à jouer
Dire que si Beethoven était en vie, il jouerait probablement comme Michael Quatro, mais pas vraiment, bref, c’est aux autres de décider ça, après tout
Pour vérifier la véracité de ces déclarations, j’ai donc décidé d’écouter son premier album, Michael Quatro in Collaboration with the Gods. C’est un album entièrement instrumental de rock symphonique avec des titres prétentieux comme Amusement of Bacchus, Rockmaninoff’s Prelude in C Blunt Funk et Ave Rock Maria… donc, essentiellement, un autre esti de boomer avec la lubie que le rock, c’est non seulement aussi important que la musique classique — c’est en fait LA MÊME CHOSE.
(À noter que même en 1975, The Montreal Gazette considérait que le mot « musique » faisait automatiquement référence à de la musique classique. Tout le reste était de la musique pop.)
La grosse différence entre ce que Quatro fait ici et ce que des groupes comme Emerson, Lake and Palmer ou encore Renaissance faisaient à environ la même époque, c’est qu’il y a essentiellement juste Quatro qui se fait réellement aller le bâton classique. Tout ce qui n’est pas l’homme de la situation qui fesse sur son piano sonne comme un band de choogle qui est en train d’ouvrir pour Alice Cooper à la Ronde ou de la musique de pub de magasin de meubles. (Il part même parfois sur des petites chires de Dixieland moisi, ce qui est assez culotté venant d’un dude qui va dans le journal pleurer que le jazz c’est facile à jouer.) Il y a deux tounes avec des paroles qui ne sonnent absolument pas comme le reste du disque et qui ne sont même pas les simples tirés de l’album. Considérant l’énorme égo du gars, ceci sonne souvent comme de la library music particulièrement inutilisable à des fins de mobilier sonore parsemée de riffs de Queen.
J’aurais aimé arriver ici et vous dire que Michael Quatro a toutes les raisons du monde de se penser bon ; quoique c’est un phénomène généralement isolé dans le monde au sens large, la moyenne au bâton des musiciens en termes de mettre l’argent là où est leur bouche4 est plus haute que dans certaines autres sphères culturelles. Hélas, ceci est un pur produit de 1975, de l’égo démesuré au service d’un produit culturel quelconque. Ça s’ignore assez bien.
À noter également que Michael Quatro a présentement environ 300 auditeurs mensuels sur Spotify, ce qui est presque dix fois moins que René Simard. Ça ne fait que 50 ans, par contre.
Si vous aimez : Tubular Bells de Mike Oldfield, Days of Future Passed des Moody Blues, Ekseption 00.04 d’Ekseption, Zappa, Gentle Giant, ELP, Renaissance, des affaires de chiasse de même
Où t’as pris ca ?
Sur Spotify.
C’est-tu sur Spotify ?
Vas-tu l’acheter ?
Aucune chance que ceci arrive, les amis.
La légende dit que Tessier s’est suicidé peu de temps après avoir enregistré cet album, ce qui fait une belle histoire mais n’explique pas comment il a pu être ingénieur de son sur des parutions pendant 15 ans après sa sortie!
“Pressage privé” désigne essentiellement toute parution complètement indépendante; l’expression a perdu beaucoup de galon avec l’avènement des cassettes et des CDs, beaucoup plus faciles à manufacturer que les vinyles. À l’époque, il fallait faire preuve d’une certaine détermination et d’un investissement considérable pour sortir quelque chose sans l’aide d’une entité comme un label. Dans les cercles de collectionneurs, ceci veut souvent dire du “real-people music” mais il y a aussi énormément de cochonneries qui polluent les Renaissances de ce monde qui sont des pressages privés.
L’album compte parmi ses musiciens le guitariste breton celtique Dar Ar Braz et un certain Robbi Finkel, qui signa les arrangements de plusieurs des gros succès du Cirque du Soleil, rien de moins
Ceci sonne infiniment mieux en anglais mais j’essaye d’arrêter les anglicismes sur ordre de mon médecin